Vendredi 13

Cette semaine, je voulais vous parler d'un jeu de société sympa que Poulet a découvert.
Ou de sexisme ordinaire (inspiré par Baptiste Beaulieu).
Mais tout cela me semble si dérisoire...

Alors vous parler de quoi ?
De la barbarie de ce monde ?
Des atrocités commises ici mais aussi ailleurs ?
Des fanatiques qui brandissent Dieu pour légitimer l'horreur ?
Des amalgames qui malheureusement vont en découler ?
De la haine, de la peur, de la violence ?
De la France, de l'Europe, du Monde ?

Bien sûr, comme beaucoup, comme presque tout le monde d'ailleurs, je me dis que la vie doit l'emporter sur la mort, l'amour sur la haine, la fraternité sur la peur. Je me dis qu'il faut continuer notre vie comme avant, pour leur montrer qu'ils ne vont pas gagner.
Mais c'est facile pour moi qui habite une petite ville de province où les risques d'attentats sont minimes. Et c'est facile pour moi qui n'ait perdu ni ami ni famille vendredi.

Et pourtant non, ce n'est pas facile. Parce que tout n'est pas comme avant. Parce que la menace qu'on a pressenti en janvier devient encore plus réelle. Parce que les souffrances qu'endurent tant de pays depuis si longtemps, on la comprend trop bien maintenant. Parce que la guerre dont nous parle les anciens frappe aux portes de nos vies.

Alors non, rien n'est comme avant et j'ai peur. Peur d'avoir fait les mauvais choix en faisant naître mes enfants dans ce monde de fous, où voler une vie ne signifie plus rien, où l'amour de son prochain n'est plus le pilier de notre société.
Et peur de ce que va devenir le monde si nous ne parvenons pas à stopper cette folie.

Je ne sais pas trop comment terminer ce billet, si ce n'est en vous disant que malgré tout, il faut continuer, peut-être pas comme avant, avec plus d'amour, plus d'ouverture sur les autres, et plus de courage.
Prenez soin de vous, aimez, riez, profitez de tout ce que l'on possède de si cher et qu'ils voudraient tant nous enlever.

J'ai une énorme pensée pleine d'émotion et de tristesse pour les victimes et leurs proches et pour les blessé et les présents qui ont survécu mais pour qui le chemin va être long.

PS : Le menu de la semaine édité dimanche avait été écrit vendredi dans la journée et programmé, ce qui explique la légèreté et l’insouciance de son contenu.

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