Cholestase gravidique, la grosse gratouille de la femme enceinte
Aujourd'hui, on va parler d'un sujet un peu plus grave que les autres fois : la cholestase gravidique aussi appelée cholestase hépatique.
Lors de ma première grossesse, quelques jours avant la troisième échographie, j'avais des démangeaisons sur tout le corps, y compris sous les pieds et dans les mains. Je me grattais à en devenir folle pendant des heures. En général, ça me prenait au coucher et ça ne s'arrêtait que quand je finissais par m'endormir d'épuisement.
Bien sûr, à mon rendez-vous pour mon échographie, j'en ai parlé au gynécologue. J'ai eu la chance de tomber sur un soignant qui connait cette maladie (ce n'est pas toujours le cas malheureusement) et qui m'a tout de suite fait faire les examens nécessaires.
Et le diagnostic est tombé!
La cholestase gravidique, c'est quoi?
Alors, cette maladie, c'est le foie qui ne fait pas bien son travail durant la grossesse. Grosso modo (pour faire simple et avec mon niveau de connaissances), les toxines parviennent à passer dans le sang de la maman et donc dans celui du bébé.
Quels sont les symptômes?
Le symptôme le plus courant, c'est celui que j'ai connu : une gratouille de fou (à s'en taper la tête contre les murs, je vous assure), surtout sur les jambes, les bras, les mains et les pieds et surtout le soir ou la nuit.
D'autres symptômes peuvent aussi se manifester comme des selles décolorées ou des urines foncées.
En cas de doutes, il faut tout de suite appeler son/sa gynécologue et ou son/sa sage-femme pour faire des analyses de sang.
C'est dû à quoi?
On ne sait pas trop. Peut-être à une faiblesse initiale du foie ou aux hormones. On sait cependant que certaines substances peuvent aggraver le phénomène, à savoir toutes celles qui font particulièrement travailler le foie.
Pour celles qui ont déjà eu une cholestase, sont déconseillés - ou à limiter - les supplémentations en fer, le paracétamol, certains antibiotiques et les contraceptifs hormonaux.
Quel est le traitement?
Dans un premier temps, arrêter tous les médicaments mentionnés au dessus. Puis soulager les démangeaisons avec des anti-allergiques et des "calmants".
Enfin, il faut traiter les toxines qui sont dans le sang avec un acide ursodésoxycholique, généralement du Delursan ou du Ursolvan. Mais ça ne fait pas partir la maladie, ça en limite l'ampleur. Le seul "traitement" efficace, c'est l'accouchement.
Enfin, il faut faire des prises de sang régulières et des monitorings pour surveiller les taux et la santé de bébé.
Quelles sont les conséquences ?
Pour la mère, les conséquences sont surtout une grosse fatigue due aux démangeaisons et parfois une petite jaunisse. Mais rien de grave.
Le fœtus, lui, souffre. Il y a donc des risques d'accouchement prématuré et de rares risques de mort fœtale. Et c'est pour éviter ces risques là que je tenais à faire cet article.
Parce que ces décès arrivent très majoritairement après la 37ème semaine de grossesse. De ce fait, la plupart du temps, quand le personnel soignant est bien informé sur la maladie, l'accouchement est déclenché à 36 semaines de grossesse.
Et après?
Après, généralement, le bilan hépatique de la maman revient à la normale et le bébé ne connaît pas de complication.
Par contre, les risques de récidives lors d'une nouvelle grossesse sont de l'ordre de 70%. Mais normalement, l'équipe soignante met en place une surveillance dès le début de la grossesse.
Personnellement, une fois que j'ai arrêté ma supplémentation en fer et les traitements antibiotiques en cours, mes taux sont revenus à la normale.
Ils sont ensuite remontés en flèche à 40 semaines de grossesse et j'ai été déclenchée.
Quand on a décidé d'avoir Poussin, c'est vrai que la peur de la maladie été présente. Alors j'ai mis toutes les chances de mon côté : j'ai fait une cure détox du foie à base de gélules au radis noir (vendue en pharmacie), j'ai commencé chacune de mes journées par un verre de jus de pamplemousse (connu pour ses qualités détox), et j'ai évité au maximum le paracétamol et les antibiotiques. Mon gynécologue ne m'a pas non plus prescrit de supplémentation en fer (malgré quelques carences).
Du coup, pour cette deuxième grossesse, pas de cholestase! (grâce ou pas à ces précautions, je ne sais pas).
Alors, pourquoi vous parler de la cholestase gravidique?
Parce que ça peut arriver à n'importe qui - enfin, à n'importe quelle femme enceinte - (les chiffres parlent de 1/100 à 1/1000) et que le meilleur moyen de lutter contre la mort fœtale, c'est de connaître cette maladie et de savoir qu'un déclenchement à 36 semaines de grossesse reste la meilleure solution.
Pour plus d'informations, vous pouvez aller sur le site www.cholestase.webby.fr et sur le forum www.cholestasegravidique.org .
Si vous pensez souffrir d'une cholestase gravidique, n'hésitez pas à demander une analyse sanguine. Il ne faut pas non plus se jeter sur son médecin à la moindre
petite gratouille. La peau tire pendant la grossesse, c'est normal. Il faut s'inquiéter quand ça gratte plusieurs heures sans discontinuer et quand c'est localisé sous les pieds et dans les mains (des endroits qui grattent rarement en temps normal).
Et si vous voyez que le personnel qui vous entoure ne connaît pas bien cette maladie, invitez-les à se renseigner d'avantage car ce n'est pas anodin!
La prochaine fois, j'essaierai de vous parler de quelque chose de plus joyeux, comme le dernier Bridget Jones que je suis en train de lire...
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