Souvenirs souvenirs

Game of Mômes m'a soufflé une belle idée de billet pour cette semaine : mes madeleines de Proust !

Non pas que je sois nostalgique de mon enfance - ma vie actuelle me rend suffisamment heureuse pour ne pas regretter celle d'hier - mais j'aime ces petites bulles de souvenirs qui remontent parfois à la surface et dessinent sur mon visage et dans mon cœur un large sourire.

Les goûts qui me ramènent en enfance

- la mique : je n'en mange (pratiquement) que chez ma grand-mère. Alors forcément, quand j'en mange, j'ai 6 ans, ma tête ne dépasse pas de la table de la cuisine, c'est dimanche, toute la famille est là !

- la confiture de melon d’Espagne : même constat. Ma grand-mère nous en faisait quand on était petits. Il y avait des zestes aussi dedans. Le simple goût de l'orange confite suffit à me rappeler cette confiture et les tartes à la confiture de ma mamie.

- la purée en flocons : mes parents travaillaient tous les deux le samedi matin. Quand nous avons été assez grands pour rester seuls à la maison, nous avions pour mission de faire à manger pour midi. Et la plupart du temps, on faisait "saucisse-purée", c'est à dire knaki-mousseline. Aujourd'hui, les rares fois où je cède à la tentation de la purée minute, j'ai l'impression de préparer à manger pour mes parents, avec cette petite fierté d'être une grande.

- les kinder country : à Noël, ma mémé nous offrait toujours des tonnes de chocolats, dont les kinder country. Je n'en raffole pas mais leur goût me ramène systématiquement à Noël où avec mes frères et sœur on faisait du troc ("je t'échange un kinder country contre un rocher"). Ça marche aussi avec les hamburgers du Happy meal qu'on ne mangeait qu'une fois par an, pendant les vacances de Noël.

- le fromage blanc et mueslis au chocolat : j'ai souvenirs de bols préparés au goûter et dégustés avec ma meilleure amie (en gardes-tu le même souvenir?). Aujourd'hui, quand j'en mange, je me retrouve les fesses sur son canapé et je me sens bien !

Les odeurs qui me donnent dix ans - ou moins

- l’acacia : tous les ans, mon papa nous faisait des beignets de fleurs d'acacia et chaque fois que je passe sous cet arbre au printemps, ça me fait le même effet.

- les vieilles Citroën : mon papi avait une Acadiane où il avait séparé l'espace fourgon de l'avant avec un panneau en bois où il avait accroché des cordes. Quand il nous emmenait, on faisait comme du ski nautique à l'arrière avec mon frère. Quand des années après je suis montée dans une Acadiane, son odeur a été un vrai shoot de souvenirs et de bonheur !

- le vicks : ma mamie s'en mettait tous les soirs sous le nez avant de dormir (en tous cas dans mon souvenir). Du coup, l'odeur du vicks, c'est l'odeur des vacances chez elles et ce petit picotement juste au dessus des lèvres.

- la pâte à modeler : je crois qu'elle nous fait tous le même effet !

- les coquillettes au beurre : j'aimais tellement cette odeur que je voulais en faire un parfum. Aujourd'hui, quand j'en prépare, ça fait mon bonheur pour la journée !

Je sais, ce ne sont pas des coquillettes. Mais les farfalles
au beurre doivent bien avoir la même odeur, non?

Les bruits et musique qui me font rapetisser (même si je n'ai pas beaucoup grandi)

- le chant du coucou : on l'entendait souvent chez ma grand-mère. Et quand c'était la première fois de l'année, il fallait fouiller ses poches : si on avait un sous, on allait être riche pour l'année.

- la traviata : mon papa écoutait ça dans sa voiture. La torture ! Mais il suffit de trois notes pour que je retourne dans la Datsun grise avec des tigres sur le capot, le filet entre les sièges et la boîte de gitanes bleues sous le cendrier. Ouch, j'avais pas pensé à ça depuis une éternité !

- microbinus : c'est le vinyle que j'écoutais quand j'étais petite. Je l'ai toujours. 

- le moulin musical chez ma mamie : bien plus que la musique, c'est le bruit des pales qui me rappelle mon enfance. Ma grand-mère me l'avait donné pour la naissance de Poulet. Maintenant, les pales ne tournent plus. Snif.

Et toutes les autres madeleines

- la Vanette : la voiture de la honte quand on était petits. Mais aujourd'hui, si j'en croise une (c'est rare) je suis repartie pour 8h de route, à chanter Germaine de Renaud à tue tête, à dire "allez papa, allez papa" quand on doublait (soit une fois tous les 10 000 km) et à me disputer avec ma sœur.

- les petits pots à faisselle : ils me rappellent les chèvres de ma mamie et les fromage qu'elle faisait, les goûtes de présure qu'il fallait compter et le bon lait frais qu'on buvait à même le seau.

- les tissus à broderie anglaise : j'avais un chemisier avec du tissu comme ça. Dans mon souvenir, je l'ai porté toute mon enfance mais je dois me tromper. Quand je tombe sur des vêtements de cette matière, je revois mon petit chemisier que j'aimais tant. Ça fonctionne aussi avec les boutons en forme d'animaux, les souliers vernis et les cols claudine amovibles !

- la rape à gruyère : celle avec la manivelle ! Je crois que si j'en avais une et que je la faisais fonctionner, je perdrais 30 cm d'un coup !

Et il y a bien sûr tous les jouets que je retrouve que le catalogue ou dans les caisses de Poulet et Poussin, les comptines que Poulet apprend à l'école, les réflexions qu'il fait, les livres qu'il lit, toutes ces choses qui ont fait partie de mon enfance et qui font parties de la leur maintenant.

Merci Game of Mômes pour ce joli voyage que tu viens de m'offrir !

J'ai cité tout un tas de marques dans ce billet, toutes issues de mes souvenirs et qui ne m'ont bien sûr pas contacté pour écrire ce post. Après si la marque Gitane veut m'envoyer une boîte, j'en connais un qui serait content. Et perso, je dis jamais non à un kinder, quel qu'il soit ...